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10 mai 2020

Chapitre 5 : Un abominable mal de tête

Ma tête tournait.

J'avais à peu près mémorisé tout le livre

et mon cerveau était plein à ras bord.

Ça me donnait un abominable mal de tête.

J'avais l'impression que les phrases du livre

étaient entrées de force dans mon cerveau.

Toute mes neurones travaillaient à digérer et à enregistrer

les nouvelles informations.

Au moins, je retiendrais tout par coeur,

pensais-je en essayant de combattre la douleur.

Il est inutile de dire que je combattais vainement.

La douleur était lancinante, beaucoup trop forte pour moi.

J'aurais tout aussi bien pu être une fourmi prise dans une avalanche.

Je ne pouvais rien y faire.

Soudain, Blanche entra dans la pièce, essoufflée

par la course qu'elle venait de faire pour me rattraper.

Je l'avais presque oubliée, avec le livre.

''Tu... pfouh... ne t'en tireras... pfouh... pas comme...pfouh... ça !''

Je ne l'écoutais pas vraiment divaguer.

J'avais trop de mal à essayer sans succès d'anéantir le mal qui prenait le contrôle de mon esprit

et brouillait la moindre de mes pensées.

Je ne percevais plus l'extérieur, étant donné que j'avais fermé les yeux.

J'avais chaud,

mais je me gelais.

J'avais des vertiges,

et je ne me sentais vraiment,

vraiment pas bien du tout.

Très vite, Blanche s'apperçut de mon état.

''Orchidée ? s'alarma-elle. Euh... ça va ?'' 

Question idiote !

Bien sûr que non !

J'avais juste l'impression qu'on m'enfonçait un tire-bouchon dans le crâne.

Mais sinon, ça allait très bien.

En même temps, je ne pouvais pas lui en vouloir !

Elle n'était pas une infirmière professionnelle, non plus !

''Je vais chercher l'infirmière !'' s'écria-elle, livide.

Elle courut vers la porte...

et se prit un mur.

''La porte... murmura-elle, pâlissant encore plus.

elle a disparu...''

Moi, j'était à présent recroquevillée sur mon fauteuil,

la tête entre les mains,

subissant la douleur de plus en plus forte.

Je parvint à ouvrir les yeux.

Blanche était assise en face de moi,

pâle comme si elle avait vu un fantôme.

Ses yeux semblaient transparents, opaques, vides.

Une forte lumière m'aveugla soudainement,

puis plus rien.

Le noir.

Encore le noir.

Toujours et encore le noir.

Soudain, je sentis un frémissement sur ma tête,

comme si la chose la plus légère du monde s'était posée sur moi.

Une sensation agréable se fit sentir,

au niveau où j'avais l'impression que l'on m'avait charcuté la tête (désolée c'est un peu glauque).

Ce frémissement qui me caressait doucement le haut du crâne,

me donnait l'impression que le vent se posait sur moi et me caressait doucement.

Je repensais soudainement à Blanche.

Que lui était-il arrivé ?

Au prix d'un effort incommensurable,

j'ouvrais les yeux,

et voyais cette dernière penchée sur moi.

Je me relevais péniblement en remarquant que tout était à sa place.

De la porte aux fauteuils,

jusqu'à la grande échelle penchée sur l'étagère de livres.

Surprise, je remarquais que je n'avais plus mal à la tête.

Blanche me regardais fixement.

Je plongeais mon regard dans le sien,

et je la scrutais pendant quelques minutes.

Je me sentis soudainement happée par ses yeux,

et je plongeais alors dans une forêt.

Le soleil filtrait à travers la dense canopée,

constituée de lianes et de grands arbres entremêlés.

On entendait le gazouillis d'une rivière à proximité,

mais aussi les milles et un petits bruits de la nature :

Là, une brindille qui craque,

ici, le cri du toucan et ceux des singes,

autre part, un sifflement régulier, 

sûrement celui d'un oiseau quelquonque.

Il n'y avait pas que que bruit qui était agréable.

La forêt,

colorée de toutes part,

était fleurie,

multicolore,

il y avait des fruits partout,

et je voyais plusieurs animaux,

comme un paresseux par exemple,

qui avaient la belle vie,

et se trainaient tranquilement.

Soudainement,

l'atmosphère se fit plus inquiétante.

Les oiseaux s'étaient tus,

le gazouillis de la rivière s'effaça.

Les brindilles craquaient de façon régulière et menaçante ;

pas de doute, quelque chose se dirigeait vers moi !

Un très grand serpent vert sapin surgit des broussailles.

Je crus tout d'abord qu'il voulut m'attaquer,

mais je remarquais vite qu'il était blessé.

Seul dans sa forêt, blessé,

il paraissait triste.

Dans ses yeux, un reflet,

je vit Blanche, je me vit moi.

Le serpent parut apaisé à ma vue.

Je tendis la main et le touchais délicatement entre les deux yeux.

Je retournais alors brusquement dans la vieille salle des romans du CDI,

où je me relevais et m'approchais de mon amie, 

en face de moi,

qui paraissait reprendre peu à peu ses esprits.

 

À suivre...

 

 

 

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