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16 mai 2020

Chapitre 6 : Réflexions & poissons qui parlent

La journée se termina relativement tôt, à 14h30.

Je pris le chemin de chez moi,

avec le livre évidemment,

et me mis à réfléchir.

Les pensées bouillonnaient ma tête,

me donnant encore une fois un mal de tête abominable.

Je m'efforçais de me calmer, mais c'était peine perdue,

car mes pensées fusaient sans que je puisse les contrôler.

Je décidais de faire une pause au parc du château D'air.

Je poussais la barrière en métal vert qui grinça,

puis je commençais à me balader.

Pendant un court instant, 

le mal de tête reprit de la vigueur,

puis la douleur disparut aussi vite qu'elle était arrivée.

Ce que j'aime dans ce parc, 

c'est qu'il n'y a quasiment jamais personne.

Le silence est maître des lieux,

partageant son territoire avec une végétation qui reprend peu à peu ses droits.

Un ruisselet dans lequel un vieux chêne plonge ses racines

traverse le parc dans toute sa longueur.

Les chemins en bêton sont tellement mal entretenus

que de l'herbe pousse dessus.

Ce parc est tout le temps vide,

vide,

mais j'ai l'impression

qu'il est plus rempli

que toute la ville entière.

Les fleurs restent tranquilles, à leur place,

sans être jamais tondues,

ce qui fait que les petites bêtes commencent même à venir se réinstaller

car ce parc est un havre de paix pour les animaux.

Les oiseaux piaillent,

chantent,

le ruisseau les accompagne,

et les milles et un petits bruits du silence aussi.

On entend plus la cacophonie de la ville,

on ne voit plus le tout-bien-rangé des arbres en cage,

qui poussent droit comme des piquets.

Mais surtout,

on ne sent plus l'essence,

les pots d'échappement.

L'air est pur.

Le nom de ce parc lui convient parfaitement :

''le château D'air''.

C'est pourquoi aller dans ce parc me permet de me relaxer.

Je regardais à droite, à gauche.

Personne.

Je m'engouffrais alors dans le passage secret.

Ce ''passage secret''

est constitué d'un enchevêtrement de branches et de feuilles

masquant un labyrinthe d'arbres.

Ce labyrinthe passe partout:

à côté du chemin principal,

du grand bassin,

de la grotte...

Le ruisseau passe par ici aussi,

entouré de branches basses qui le cachent.

Derrière ces branches, 

une petite plagette ensoleillée quand il y a du soleil,

à l'abri du vent,

où se trouve une petite cascade

qui rebondit de pierre en pierre

avant d'atterrir délicatement dans un bassin

où on a de l'eau jusqu'à la taille.

C'est mon endroit préféré dans tout le parc.

Je pense être la seule à connaître ce passage,

ce petit endroit.

Je ne le montrerais à personne,

pas même à Blanche.

C'est mon petit coin secret.

(précision : petit coin c'est pas le petit-coin...)

Je m'installais sur une pierre,

le soleil me carressant le visage doucement.

Je trempais distraitement mes doigts dans l'eau.

Des petits alevins s'approchèrent de ma main,

curieux.

Je leur souris.

Effrayés de voir mon visage se tordre de façon aussi étrange,

ils filèrent se cacher sous un rocher non loin de là.

Je savais qu'ils reviendraient,

donc je décidais de les ignorer pour ne plus leur faire peur.

Je repensais à Blanche.

Je retirais ma main de l'eau

pour prendre le livre dans mon sac.

Les petits poissons parraissaient furieux.

Je leur souris encore une fois.

Cette fois-ci, ils ne furent pas effrayés.

L'un fit même une tête qui me paraissait sceptique,

et cracha quelques bulles d'air qui vinrent s'éclater à la surface.

Décidant de ne plus m'intéresser à eux

-pour l'instant-

j'ouvrais le livre et relu un passage.

Je ne sais combien de temps je restais là,

tournant doucement les pages pour retrouver celle que je cherchais,

avant de trouver.

Maintenant,

j'avais compris une chose :

Blanche aussi avais un iris.

Le serpent que j'avais vu était son totem.

Je fermais brusquement le vieux livre

qui émit un claquement sec,

puis le reposais dans mon sac.

Soudain,

mon mal de tête me repris,

 brièvement,

mais j'eus encore plus mal à la tête.

Une seconde plus tard,

la douleur s'évanouit.

Je tournais la tête vers les alevins,

bien décidée à les observer aussi intensément que eux m'avaient observée.

Je restais ainsi une minute ou deux.

Passé ce délai, un poisson se mit à buller.

Mais étrangement,

je le comprenais.

J'eus soudainement le vertige.

Je devais être tellement fatiguée 

que j'en avais des hallucinations auditives.

Je rassemblais vite mes affaires,

mis mon sac sur mon dos,

et je m'apprêtais à partir lorsque :

-*bloup bulle bul bul bloup* (Oh, non, elle part déjà) !

-*Blup boul* ((soupir) Dommage...)

-*Blip bul bul boulle* (Je te parie qu'elle reste !)

-*Bulle !* (Pari tenu !)

Il n'en fallu pas moins pour éveiller ma curiosité.

Des poissons qui parlent ?!

Génial !

Je reposais précipitamment mon sac et m'approchais du bord de l'eau.

)-*Blip blip bulllou* (Je te l'avais bien dit ! Tu me dois cinq Cadalgues pour mon anniv')

-*Bulll bulu bloup boulpeu !* (Hé ! On avait pas fixé les conditions !)

-Heu... bonjour ?  hasardais-je

Ils se turent d'un coup, avant de me fixer avec des yeux ronds comme des soucoupes.

-*Bulle...* (censuré)

-*Bouloup bloup bloup billup !* (Waw ! génial ! Une très grande qui parle !) fit un alevin au ventre rouge tout excité.

Une autre, au ventre bleu clair, prit la parole :

-* Bilip, blip, (Lilu) bil bulle boule !!!* (On nous à dit (Maman) de se méfier d'eux !)

-*Boulllllle... buolle buelle bulle bi* (Rôh là là... ça va quoi !)

Un long silence suivit,

pendant lequel les deux alevins se défièrent du regard.

Finalement, une petite au ventre clair prit la parole, d'un bullement doux :

-*Bille bulle... boulle bi boulli, ba bull bill bloup* (Ne t'inquiète pas, ils se disputent tout le temps...

va-t'en vite, mais revient quand tu veux.)

Je souris à nouveau,

avant de prendre mes affaires et de sortir du passage secret,

puis du parc.

Arrivée au niveau de la barrière,

je la tirais.

Elle grinçait toujours.

Je me tournais une dernière fois vers le parc,

cet havre de paix,

avant d'en sortir.

Je me retournais pour fermer correctement l'entrée,

lorsque je sentis une présence dans mon dos.

Je fis volte-face, inquiète,

avant de laisser échapper un soupir.

Pas un soupir de soulagement mais un soupir du genre :

"Oh... encore toi...''

Donc, je laissais échapper un soupir.

Mr. Tête-de-grenouille m'avait encore suivie.

À suivre...

 

 

 

 

 

 

 

 

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